Noorg
Située à la frontière ténue entre un noise expérimental, une esthétique résolument contemporaine et le drone électroacoustique, la musique de NOORG traduit sa singularité à l’intérieur d’un univers aux sources multiples.
Sculpteurs de matière, Les deux musiciens travaillent le son en tissant une toile complexe à partir d’un seul et unique fil continu, ils travaillent au millimètre, affinent les épaisseurs, déplacent les sources dans l’espace pour donner naissance à un paysage sonore acoustique, électronique, rythmique et harmonique.
Médias
Photos
Dates
18 mai 2024, Noorg, Carpentras
23 mai, Sidéral, Châteauvallon Scène Nationale
...passées
10 mai, Noorg au festival Propagation, Marseille
14-15 mars 2024, Noorg rencontre Kamilya Jubran (Sault)
28 février 2024, Sidéral, Les Hivernales, Saint Rémy de Provence
19-20 février, création "les oiseaux", 3ème volet (Application en réalité augmentée, musique de Noorg)
17 février 2024, Walden au Zef, Marseille
11-12 janvier 2024, Sidéral, Aix en Provence
18-20 décembre 2023, Noorg en résidence à La Chapelle Saint Anne, Tours
11-13 octobre 2023, 2nd volet "Les Oiseaux de la Philharmonie" (Application en réalité augmentée, musique de Noorg)
21 décembre 2023, concert Noorg, La Chapelle Saint Anne, Tours
01 décembre 2023, création Sidéral, Le Zef, Marseille
12-15 juin 2023, création "Les Oiseaux de la Philharmonie" (Application en réalité augmentée, musique de Noorg)
04 juin, concert au festival Les Arts à Gahard, Gahard (35)
20 mai 2023, concert Noorg, festival FIMAV, Victoriaville, Canada
18 mai 2023, concert Noorg, London, Canada
16 mai 2023, concert Noorg, Instants chavirés, Montreuil
2 mars 2023, concert Noorg, Marseille
21 janvier 2023, concert Noorg à Sault
24 et 25 septembre 2022, concert Noorg au festival Densité
30 avril 2022, Noorg, salle des pas Perdus, Poitiers
29 novembre au 2 décembre 2021 : Noorg (A Web, a limb, a wire), Marseille
10 décembre 2021, sortie nationale de "L'autour", deuxième album de Noorg
10 octobre 2021 : Là-Dehors (Brochard-Guénin-ErikM), Rimouski, Canada
9 octobre 2021 : Noorg (L'Autour), Mont-Louis, Canada
7 octobre 2021 : Noorg (L'Autour), Albertville, Canada
11 septembre 2021 : Noorg (L'Autour), Domaine de Dalmairan.
28 août 2021 : Noorg (L'Autour) Festival Teriaki, Le Mans
13 au 15 mai 2021 : Noorg (L'Autour) + Audrey Chen+Julien Desprez, Marseille
25 au 29 janvier 2021 : Noorg [facere], Sault
2 décembre 2020 : Noorg (L'Autour), Marseille
23 au 24 octobre 2020 : Noorg (L'Autour), festival Densité
12 octobre 2020 : Noorg (L'Autour), le Carreau du Temple, Paris
9 au 11 octobre 2020 : Noorg (L'Autour), festival "Tous Dehors", Gap
13 septembre 2020 : Noorg+Eric Fessenmayer, Jupille
11 septembre 2020 : Noorg+Eric Fessenmayer, Buxières-d'Aillac
20 au 24 juillet 2020 : Noorg (Facere), au Zef, Marseille
4 octobre 2019, Noorg, Arsenal Metz
21 septembre 2019, Noorg au festival Le Son des Pierres, Apt
14 juillet 2019, Noorg au festival Jazz à Luz
30 mars 2019, festival Superflux, Tours
27 mars 2019, A Web, a Lib, a Wire, La Passerelle, Gap
7 mars 2019, "Unplugged", La Passerelle, Gap
26 février 2019, Metz
15 janvier 2019, A Web, a Lib, a Wire, L'Arsenal à Metz
29 et 30 novembre 2018, Madrid
28 novembre 2018, Bastringue/Bayonne
6 novembre 2018, l'Arsenal ,Metz
25 et 26 octobre 2018, [Facere], BAM, Metz
1er au 5 août 2018, festival de Chaillol
1er juillet 2018, festival Bruisme, le Lieu Multiple, Poitiers
16-17 juin 2018, festival En Pratique, Vatan
10 juin 2018, festival Sons Dessus de Sault
28-29 mai 2018, [Facere], La Pratique, Vatan
14 et 15 mai 2018, [Facere] - La gare de Coustellet
30 mars 2018, La Gare de Coustellet
29 mars 2018, l'Embobineuse, Marseille
28 mars 2018, fondation iMera, Marseille
24 février 2018, Zorba, Paris
1 février 2018 - Tapage Nocturne, Radio France
17 janvier 2018 - La Cave12, Genève
1er album de Noorg (label Patazone), sortie le 07/12/2018.
- xsilence.net, critique de Plexus
Label : Patazone
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Ça grouille dans cette forêt. On y entre par cette espèce de cliquetis brouillant les pistes entre l'organique et le mécanique, pivert stakhanoviste ou vieille bicyclette avec une feuille morte coincée dans la roue. De droite à gauche, le son joue avec la stéréo, trompant si bien l'attention qu'une fois enterré au loin dans le mix, on réalise que c'est toute une flore et sa faune qui nous entourent. Subrepticement la forêt nous a (r)attrapé. Drôle de nature, aux formes floues, aux timbres à la fois aliens et familiers. Pour sûr, on est pas serein ici, l'oppression sonore est de mise. Alors on s'accroche à un bruit d'oiseau, à un couinement soudain de synthé, à des sortes de frappes métalliques, à un cours d'eau, à tout ce qui semble provenir du monde que l'on connait, indépendamment de si ce son évoque quelque chose de menaçant ou non.
Mais on s'y prend mal. C'est que la menace, comme bien souvent, provient en partie de la différence entre ce que l'on connait et ce que l'on rencontre sur Plexus. D'où ça vient, tous ces sons ? Que me veulent-ils ? Fausses questions ; il suffit d'aller à leur rencontre pour que le vertige éprouvé n'ait plus rien d'aliénant. Certes on ne sera pas précisément à l'aise, ni tranquille, mais on pourra avoir une connexion, que l'on se risquera à faire rimer avec émotion. Au contact d'un cosmos riche en énigmes soniques, doté d'une indéniable narration (si la musique est en partie improvisée, on ne peut se départir de l'impression que ce qu'on nous donne à entendre sur ce montage - si montage il y a - est au moins en partie scénarisé), d'amples mouvements contenant des mouvements plus brefs, des micro-dynamiques qui se percutent, comme des galets qui s'entrechoquent ou des glitchs qui crépitent, des métaux animés d'une souplesse inédite, des nappes noise diluviennes... Inquiétant, ouais. Mais passionnant.
Alors oui, on pourrait expliciter le travail d'Eric Brochard et Loïc Guenin. On pourrait s'encombrer d'un travail d'archéologue, détailler leur méthode, supposer leurs sources de son, s'étendre sur les enregistrements de terrain et les techniques de captation puis de manipulation, spéculer sur la part d'improvisation, la part déterminée, expliciter leur philosophie de travail. Mais ce serait prendre le pouls de ses propres névroses de chroniqueur obsessionnel et faire la sourde oreille au travail de Noorg, qui met tant d'effort et de talent à évoquer l'abstrait à partir de matériaux si divers que la meilleure manière de lui rendre justice serait encore de préserver cette précieuse ambivalence, cet épais mystère qui n'a d'hermétique que sa façade. Et de se laisser engloutir dans ce qu'il ne serait, pour une fois, pas galvaudé de nommer un Univers.
- Revue et corrigée, critique de Plexus (décembre 2018)
Tout d’abord il y a des fantômes. Attention, pas des fantômes tous péraves avec des draps de grand-mère sur la gueule, des énooormes fantômes puants, dégoulinants, qui suintent le rance et la tristesse, un peu comme des yokaï japonais, tirant la langue, avec des bouches grandes comme des tunnels de montagne dans les Alpes, des qui font sonner les cloches suspendues devant la porte les nuits pluvieuses, pour s’abriter parce que même quand on est un fantôme ça craint la pluie. On entend les gouttes, et les tintements, et on les sent se rapprocher, se serrer autour de la seule lampe allumée dans la maison, celle du bureau, et sous la table. Pas forcément causants, ni même rassurants malgré leurs sourires, mais ils sont là, c’est une présence tout de même. La pluie, on l’entend un peu, par intermittence, pas glaçante non plus, même réconfortante. Voilà, une mélancolie douce, qu’on est content d’éprouver, c’est mieux que de ne rien ressentir du tout, ainsi que que la société nous accoutume au quotidien. Tout d’abord donc il y a Eric Brochard et Loïc Guénin, l’un tout juste parti de l’ARFI pour se consacrer à plus d’expérimentations sonores, et l’autre s’écartant un peu de ses projets de composition ou d’enseignement, pour se lancer dans ce jeu entre la composition processuelle et l’improvisation travaillée dont le résultat, Plexus, varie selon les concerts, et est donné ici sous une forme assez claire, épurée. Et ces fantômes, ces ombres, se déplacent, chantent plus ou moins fort, mais essayent de nous avoir sur la durée. Le nom du duo, Noorg, vient du livre du philosphe du XVIe-XVIIe siècle Françis Bacon, Novum Organum, prônant l’approche empirique, par déduction, en lien et non contre la nature, dit-il « On ne commande la nature qu’en lui obéissant ». Et ça donne un bon regard sur ce qu’ils proposent, une scrutation à pas lents, pour apprécier les possibilités du dispositif donné à chaque instant, celui-ci étant tout de même vachement étendu : chez Guénin, synthés modulaires, voix, pierres plates sonnées aux mailloches, bols, ordinateur et autres bidouilles, tandis que Brochard traite, crée des boucles et ajoute des couches avec un amas de pédales et de machins à ressorts, des trucs qui débordent de partout. Le résultat, quelque part entre le rock, l’électroacoustique, le bourdon, de ce Plexus est vraiment superbe, physique, délicat et profond, cérémoniel, mais le son reste très clair, et le duo ne mystifie pas le moindre machin à travers dix kilos de reverb ou de saturation, c’est toujours vivant et humain. Et puis cette pluie encore, qui revient s’inviter de temps à autre, pendant que les fantômes partent petit à petit, et s’envolent vers les nuages d’où percent quelques éclaircies.
Grégoire Bressac
- actionjazz.fr, critique du concert donné pour Jazz à Luz, juillet 2019
Noorg
Eric Brochard, électronique, objets
Loïc Guénin, électronique, objets
Pluie éparse sur champ d’altitude. Une porte s’ouvre peu à peu, rouillée, discrètement grinçante. Accepter d’être submergé(es). Les gouttes se densifient. Une contrée asiatique. Le rideau d’eau nous entoure. Les cloches de vaches tibétaines surgissent du bol : on verrait apparaître un troupeau dans la brume envahissant le plateau. Vérité de la musique, illusion de la nature…
Avec quelques objets et de l’électronique, ils construisent un monde nouveau, à venir qui fait écho à la majesté impassible des montagnes. Le décor réel se théâtralise. Des nuages glissent en se déformant. Une immense vague céleste vient nous emporter. Nous la laissons nous envelopper.
Un caillou est posé sur une note du clavier. La poésie est en œuvre ; on pense à Magritte. Glisser les doigts sur une ficelle amplifiée devient grondements telluriques. La vague nous recouvre, mais pas de noyades. Les poumons pleins d’eau : acceptation. Envahi(es) : accord.
Une scierie sous-marine prend forme. Le travail, le feu, les éclats lumineux qui jaillissent du fer. Elle se déplace, fantôme rouillé à l’envie.
Une mandoline est tendrement assiégée par un tube en acier ; ainsi cajolée, elle devient machine à produire on ne sait quel métal. Minéralité de l’espace musical.
La mer est sombre et le bateau fantôme choque quelque récif.
Des cloches au lointain, cailloux frappés : on aperçoit encore la surface de l’eau, l’onde, mais on veut rester au fond dans cette curieuse plénitude, berçante malgré son apparente inquiétude. Immersion. C’est comme si l’espace mental était envahi. Quelques grillons jetés ça et là. Poésie sensorielle.
Le son s’éloigne. Ne pas chercher à le retenir. Le garder en soi, paisiblement, comme la « petite musique » de l’infini.
- ilmanifesto.it, critique du concert donné pour Jazz à Luz, juillet 2019
Caratteristica speciale del festival è l’ubiquitá: diversi luoghi accolgono queste musiche cocciutamente ed orgogliosamente diverse. Tra questi anche una splendida escursione in montagna, dove Noorg, con il loro magico flusso drone hanno riportato tutto all’origine, al magistero senza parole del puro suono, intonando un mantra per le vette. Le divinità nascoste tra le nuvole avranno sicuramente approvato.
Contact
Production / Contact / Diffusion
Le Phare à Lucioles
Emmanuelle ZOLL
06 70 93 93 26 / emmanuelle@pharealucioles.org